C’est dans le titre, et c’était écrit depuis 15 jours. Ce 31
mars 2020 allait donc pour moi être un anniversaire confiné.
Pour les historiens
qui liront ces lignes dans quelques siècles, cela signifie qu’on doit rester à
la maison le plus possible afin de limiter la propagation d’une pandémie. C’est
valable en ce moment pour presque toute l’humanité. Oui, toute l’humanité, comme
dans les films catastrophe.
Pourtant, dans les films catastrophe, il n’y a pas de
télétravail avec enfants. Etonnant que les scénaristes n’y aient pas pensé. En
effet, beaucoup de parents semblent vivre l’enfer en cumulant les deux activités.
Je vous renvoie à des parodies ici et là.
J’ai pour ma part la chance de pouvoir télé-travailler dans
des conditions correctes. Aussi, une matinée de confinement, pour moi, ça
ressemble à ça :
8h30 : Réunion de crise sur sujet A
9h00 : Réunion de crise sur sujet B
9h30 : Réunion de crise sur sujet C
10h07 : Impression des maths de N1
10h15 : Réunion de crise sur sujet A (à nouveau car Kevin
n’a pas pu venir à 8h30 car il avait le biberon de Jordan)
11h : Correction de l’Allemand de N2 pendant le
point RH.
11h21 : Réimpression des maths de N1 car j’avais
imprimé le corrigé et pas les exercices
12h30 : Repas (préparé par N1)
13h30 : Micro-sieste de 15 minutes
Vous le constatez, c’est certes un peu monotone jour après
jour mais ce n’est pas le bagne non plus.
Cette journée d’anniversaire, puisque c'est le sujet du jour, allait
donc être, pour moi, une journée de confinement comme une autre, agrémentée de mon gigantesque plat de spaghettis bolognaises annuelles (exit le régime low carbs pour cette journée). Nos deux héroïnes, quant à elles, ne voyaient pas du tout cette journée de cette façon et complotaient
depuis plusieurs jours déjà afin de lui donner un tour plus particulier.
Il est 10h57. C’est l’heure de mon troisième café. Le plus important,
car il me permet d’arriver dans les meilleures conditions pour ma 6e
call de la journée. Je trouve la porte de la cuisine close. Une tête dépassante me demande :
- Tu peux pas entrer. Tu veux quoi ?
- Un café s’il te plait.
- Je te l’amène.
Je ne retrouve ma cuisine que vers 12h30, pour le repas. Les
travaux en cours sont soigneusement cachés par des montagnes de cartons, ceux que
nous empilons religieusement à la maison en attendant la réouverture des bacs jaunes. A cette heure, toujours aucune idée de ce qui se trame, malgré un bouillonnement dans ma tête de père
confiné, d'abord dans son appartement par le gouvernement, et désormais dans son bureau par ses
filles, pour tout l’après-midi.
Il est 18h45. Ma journée se termine.
- C’est bon Papa la cuisine est libre, tu peux
préparer la bolognaise.
Cuisine impeccable, aucune trace de rien. Bizarre, bizarre.
Je m’exécute, m'applique pour ma bolognaise annuelle et mets trop de viande et pas assez de sel.
Il est 20h. Le secret va bientôt être dévoilé. J'imagine que c’est
un gâteau car j’ai perçu des directives de type « top chef » dans l’après-midi
entre les deux. J’estime le temps passé dans la cuisine à 5h. Le cérémonial d'anniversaire commence. J'attends, une nouvelle fois confiné, mais dans le salon cette fois. J'entends qu'elles allument des bougies. Beaucoup de bougies. Trop de bougies même, me dis-je.
La surprise arrive enfin. je vous laisse juge de l'ampleur des travaux, avec la version allumée de plus de 40 bougies et la version éteinte :
- 6 ! (SIX !!, VI !!!) étages de
biscuits
- Ganache chocolat entre chaque étage
- Les couleurs sont des chantillys réalisées maison de différents parfums