mercredi 1 avril 2020

Anniversaire confiné


C’est dans le titre, et c’était écrit depuis 15 jours. Ce 31 mars 2020 allait donc pour moi être un anniversaire confiné. 

Pour les historiens qui liront ces lignes dans quelques siècles, cela signifie qu’on doit rester à la maison le plus possible afin de limiter la propagation d’une pandémie. C’est valable en ce moment pour presque toute l’humanité. Oui, toute l’humanité, comme dans les films catastrophe.

Pourtant, dans les films catastrophe, il n’y a pas de télétravail avec enfants. Etonnant que les scénaristes n’y aient pas pensé. En effet, beaucoup de parents semblent vivre l’enfer en cumulant les deux activités. Je vous renvoie à des parodies ici et .

J’ai pour ma part la chance de pouvoir télé-travailler dans des conditions correctes. Aussi, une matinée de confinement, pour moi, ça ressemble à ça :

8h30 : Réunion de crise sur sujet A

9h00 : Réunion de crise sur sujet B

9h30 : Réunion de crise sur sujet C

10h07 : Impression des maths de N1

10h15 : Réunion de crise sur sujet A (à nouveau car Kevin n’a pas pu venir à 8h30 car il avait le biberon de Jordan)

11h : Correction de l’Allemand de N2 pendant le point RH.

11h21 : Réimpression des maths de N1 car j’avais imprimé le corrigé et pas les exercices

12h30 : Repas (préparé par N1)

13h30 : Micro-sieste de 15 minutes

Vous le constatez, c’est certes un peu monotone jour après jour mais ce n’est pas le bagne non plus.

Cette journée d’anniversaire, puisque c'est le sujet du jour, allait donc être, pour moi, une journée de confinement comme une autre, agrémentée de mon gigantesque plat de spaghettis bolognaises annuelles (exit le régime low carbs pour cette journée).  Nos deux héroïnes, quant à elles,  ne voyaient pas du tout cette journée de cette façon et complotaient depuis plusieurs jours déjà afin de lui donner un tour plus particulier.

Il est 10h57. C’est l’heure de mon troisième café. Le plus important, car il me permet d’arriver dans les meilleures conditions pour ma 6e call de la journée. Je trouve la porte de la cuisine close. Une tête dépassante me demande :

- Tu peux pas entrer. Tu veux quoi ?
- Un café s’il te plait.
- Je te l’amène.

Je ne retrouve ma cuisine que vers 12h30, pour le repas. Les travaux en cours sont soigneusement cachés par des montagnes de cartons, ceux que nous empilons religieusement à la maison en attendant la réouverture des bacs jaunes. A cette heure,  toujours aucune idée de ce qui se trame, malgré un bouillonnement dans ma tête de père confiné, d'abord dans son appartement par le gouvernement, et désormais dans son bureau par ses filles, pour tout l’après-midi.

Il est 18h45. Ma journée se termine.

- C’est bon Papa la cuisine est libre, tu peux préparer la bolognaise.

Cuisine impeccable, aucune trace de rien. Bizarre, bizarre. Je m’exécute, m'applique pour ma bolognaise annuelle et mets trop de viande et pas assez de sel.

Il est 20h. Le secret va bientôt être dévoilé. J'imagine que c’est un gâteau car j’ai perçu des directives de type « top chef » dans l’après-midi entre les deux. J’estime le temps passé dans la cuisine à 5h. Le  cérémonial d'anniversaire commence. J'attends, une nouvelle fois confiné, mais dans le salon cette fois. J'entends qu'elles allument des bougies. Beaucoup de bougies. Trop de bougies même, me dis-je.  

La surprise arrive enfin. je vous laisse juge de l'ampleur des travaux, avec la version allumée de plus de 40 bougies et la version éteinte : 

- 6 ! (SIX !!, VI !!!)  étages de biscuits
- Ganache chocolat entre chaque étage
- Les couleurs sont des chantillys réalisées maison de différents parfums 

Un travail de titan pour un gâteau du diable. D'après mes calculs, et en en mangeant une part chacun au petit-déjeuner, déjeuner, goûter et dîner, nous devrions l'avoir fini dimanche.

En conclusion, et j'y reviendrai probablement dans un autre billet, ce travail exceptionnel (de mon point de vue) illustre l'imagination développée par N1 et N2 lors de ce confinement. Je les remercie régulièrement car cette période se passe vraiment sans accroc. J'espère que nous ne sommes pas les seuls.

N'hésitez pas à partager votre expérience en commentaire et n'oubliez pas de :
- rester chez vous
- aider si possible par tous les moyens les soignants de votre entourage. Le mois d'avril va être bien plus dur pour eux que le mois de mars.

mardi 17 mars 2020

Allocutions en série


Une allocution du président, c'est pas tous les jours. Mais on en a eu deux en une semaine. On les a regardé tous ensemble. Voici comment ça s'est passé.

Jeudi 12 mars

Pour la toute première fois, toute la famille regarde ensemble une allocution présidentielle. Pour moi, la dernière était celle de Jacques Chirac à l’époque de la guerre du Golfe. Pour N1 et N2, c’est la première.

Le président parle longtemps, très longtemps. Une pensée pour la personne qui tape le texte en direct. Malgré le ton grave, on trouve ça amusant.

En synthèse, c’est la merde. Et l’école, c’est fini pour un moment. La petite aime bien les situations qui sortent de l’ordinaire. Elle sourit. La grande n’apprécie pas du tout et commence à pleurer. « On va plus voir les potes pendant plus d’un moins, ce n’est pas possible ». « Et puis pourquoi on va plus à l’école et vous, vous allez voter dans les écoles ».  Conseillère du président, j’aurais bien aimé qu’elle fut.

Pour suivre un peu l’actualité du virus depuis un moment, je sens que ça part en vrille, et déclare le confinement total dès ce jeudi soir. Une violente levée de bouclier me fait lâcher le vendredi :
« OK pour le vendredi mais pas d’étude et pas de bus. Je vous dépose et viens vous chercher ».

N1 veut encore négocier le bus avec les potes. N2 met fin au débat. Elle aimerait bien qu’on regarde un épisode du « Prince de Bel Air » sur Netflix. Tous ensemble. Comme d’habitude.


Lundi 16 mars

Pour la deuxième fois, toute la famille regarde ensemble une allocution présidentielle. Pour moi, la dernière était celle d’Emmanuel Macron le 12 mars. Pour N1 et N2, aussi.

Le président parle longtemps, très longtemps. Une pensée pour la personne qui tape le texte en direct. Malgré le ton grave, on trouve ça amusant. 

En synthèse, c’est la merde. On doit rester à la maison. La petite aime bien les situations qui sortent de l’ordinaire. Elle sourit. La grande n’apprécie pas du tout et trouve débile d’avoir organisé les élections ce week-end. « Pourquoi demain ? Le virus il devient dangereux pile à midi demain ? ». Conseillère du président, j’aurais bien aimé qu’elle fut.

Pour suivre un peu l’actualité du virus depuis un moment, je sentais que ça partait en vrille. Nous sommes déjà confinés depuis vendredi soir, sans sortir du week-end. L'annonce ne change strictement rien pour nous.

N1 râle encore sur les décisions du gouvernement, peu claires de son point de vue. N2 met fin au débat. Elle aimerait bien qu’on regarde un épisode du « Prince de Bel Air » sur Netflix. Tous ensemble. Comme d’habitude. 

mercredi 26 février 2020

The natural History Museum

Cette semaine, c'était vacances au ski. Comme tout s'est une fois de plus passé comme prévu, nous avons, aujourd'hui, visité The London natural History Museum, aussi connu sous le nom du musée d'Histoire Naturelle de Londres.

On ne va pas se mentir, les musées, avec les enfants, ce n'est pas toujours une partie de plaisir. Loin s'en faut. Nombre d'entre-nous ont vécu les "je m'ennuie", "c'est trop long", "j'ai envie de pipi","j'ai faim" ou encore "ne touche pas", "ne cours pas","laisse le zizi de la statue tranquille". Ma sérénité habituelle était donc mise à mal. Un musée, en langue anglaise qui plus est, s'avèrait être une vraie prise de risque. J'avais cependant oublié un élément essentiel. Je n'avais plus affaire à des enfants. J'avais avec moi des ados assoiffées de connaissances et le format du musée répondait parfaitement à leurs exigences.

Nous débutâmes (*) par l'espace dinosaure dans la "blue zone". Les squelettes reconstitués à taille réelle sont impressionants.  Et ce n'est pas tous les jours que N1 et N2 feront un selfie avec un T-REX !  De mon côté, ce qui m'a le plus marqué, c'est le respect de la démarche scientifique dans la présentation des faits et des hypothèses concernant le mode de vie, la biologie, et, bien sûr la disparition des dinosaures. Cette section à elle seule mérite donc le déplacement depuis n'importe quel endroit du monde (bon OK, il est possible que je pêche par excès d'enthousiame à chaud).

Puis nous traversâmes la zone mammifères, tantôt impressionnés  par la taille des reconstitutions, tantôt flippés par l'expression haguarde des animaux empaillés. La démarche scientifique est là aussi développée, autour de la théorie de l'évolution cette fois-ci. N1 fut si intéressée qu'elle décida de poursuivre l'évolution de l'espèce humaine de bipède vers monopède, en s'explosant une nouvelle fois la cheville dans un magnifique escalier XIXe.

C'est donc à cloche-pied, et en multipliant les "sorry" pour pouvoir se tenir aux rampes d'escalier,  que nous poursuivons la visite, par un exceptionnel voyage au coeur du corps humain. Avec tous ces petits ateliers pour petits et grands, les fonctionnements de l'oeil, du cerveau, du sang n'ont plus de secret pour nous. Nous terminons par un passage par les insectes que nous avions malencontreusement (ou pas) oubliés.

Ce fut pour moi un vrai grand moment. Mes filles m'ont impressionné par la durée de concentration sur tous les sujets, sans pause, pendant plus de 3h30. Le Papa que je suis n'est donc pas peu fier en écrivant ces lignes.


(*) Le passé simple n'est pas tout à fait adapté au format blog, mais je n'ai pas pu résister

lundi 10 juin 2019

Shopping Matinal

- Tu prends le bus toute seule ou je t'emmène ?
- C'est mieux si tu m'emmènes.
- Ah , merde.
 
Ce bref échange, en apparence banal, prend une autre dimension quand il s'agit d'un samedi.

En effet,  ce samedi matin là, numéro 2 avait école pour récupérer le vendredi de l'ascension. Ce sera aussi le cas un mercredi. Drôle d'idée d'ailleurs que de supprimer deux grasses matinées pour n'en récupérer qu'une seule. 

La grasse matinée étant sacrifiée, je décide donc de la passer avec numéro 1 pour faire du shopping. Pour l'adolescente, il s'agit d'un moment essentiel : "La moindre erreur vestimentaire et ta vie au collège est foutue". Avec un enjeu pareil, l'opération ne peut définitivement pas se réaliser de manière détendue.

C'est donc avec appréhension que  nous arrivons à 8h40, dans un centre  commercial désert. Enfin presque :

"Papa, il font quoi tous ces vieux avec des chariots devant la grille ?"
 
Je crois qu'ils attendent l'ouverture. Recule un peu, tu vas voir, c'est génial. La suite relève de l'entrée d'un Apple Store au lancement d'un nouvel iPhone, et on comprend que, si les vieux sont souvent pliés en deux, c'est pour passer plus facilement sous le rideau de fer en cours d'ouverture.

La bonne humeur est de courte durée car nous arrivons dans le rayon "filles 12-16 ans" du magasin. La pression remonte. Le cahier des charges décrit un jean noir et un sweet capuche. Évidemment, pas de jean noir à la bonne taille mais un gris en tête de gondole.

- Papa, je préfère noir
- Gris c'est presque noir, et ça va hyper bien avec tes chaussures
- Mouais
- Tu devrais essayer, pour une fois qu'il n'y a personne.
- OK, Papa

 Puis elle disparaît dans la cabine d'essayage. Quelques longues minutes plus tard, Elle arbore un sourire radieux en sortie de cabine.
- Il est super, on en prend deux ?
- Oh que oui !

Rendre une adolescente heureuse, c'est pas si compliqué finalement.
 
PS : La bonne humeur dura quelques minutes, jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive que nous avions oublié le sweat capuche.

 










lundi 14 janvier 2019

Un Dimanche pas très Catholique

Il est de coutume dans notre beau pays de tradition catholique de ne pas regarder l'heure le dimanche. Le Seigneur s'est reposé il y a quelques dizaines de milliers d'années, nous devons donc en faire de même. Pourtant ce dimanche, notre destin fût radicalement à l'opposé, embarqués que nous fûmes dans une sorte de course contre la pendule durant laquelle la pendule aurait gagné.

7H30 : Réveil abrupt
Évidemment quand ça commence à 7h30, on sent que le dimanche va être plutôt ...Différent. N1 a en effet rendez-vous à 8h15 pour un match de basket important. Presque la même heure qu'en semaine. Et comme en semaine, c'est à la grue (jaune ou grise, on est à Nantes) que je la sors du lit, après m'être hélitreuillé moi-même.

Une négociation rapide avec N2 lui permet de gagner l'autonomie à la maison pour la matinée et le droit de rester dormir quelques heures de plus.
- On revient à 11h

Enfin, j'espère.

9H30 : Arrivée dans le territoire des géantes
Des géantes. Ce sont les adversaires de l'équipe de N1 pour ce match de dimanche matin. Et de match, il n'en eut point. 54-10 à la mi-temps. Un vrai chemin de croix (même si on me souffle que c'était un vendredi le chemin de croix).

10h40 : La Chute
C'est pendant la deuxième mi-temps que, courageuse, N1 se décide à attaquer trois géantes d'un coup. Elle vacille, la cheville tourne, elle tombe, elle pleure, elle sort du terrain. On l'applaudit, on lui amène de la glace, on est mal. Je vais constater les dégâts. Pas brillant. Elle ne pose pas le pied par terre.

11h15 : Retour à la maison
- Tu as toujours mal ?
- Bah oui
- On va aux urgences ?
- Je sais pas
- OK, on attend un peu et on décide.

Entre-temps, on apprend que N2 s'est levée à 10 heures.

15h00 : Pas d'amélioration
- Préparez un sac avec des trucs à faire, je ne les sens pas trop les urgences un dimanche de janvier !
On emmène des livres, de quoi dessiner, prêts pour la bataille.

16h45 : Arrivée aux urgences
Après un passage rapide aux admissions, un petit panneau inquiétant nous indique que, en période hivernale, le temps d'attente est de 3 à 4 heures minimum (en soulignant minimum). Quatre familles attendent dans la salle avec nous. Nous voilà donc assis au milieu d'un soupçon d'appendicite, un poignet cassé, une épaule douloureuse et un bébé tout rouge.
- Pas trop de monde finalement
- En effet, ce n'est pas possible que ça dure 4 heures avec si peu de monde.

Je me sens rassuré. Au pire, on est rentré vers 20h.

18h30 : 1er avancée
Moins de deux heures plus tard, une dame vient nous voir :
- Vous avez passé la radio ?
- Non
- On va y aller alors
- bah oui

18h45 : Retour de la radio.
- Vous voyez les filles , à 20h on aura fini.

Entre temps, le soupçon d'appendicite était devenu une appendicite et trois bébés étaient passés devant nous.
- Aux urgences, moins on attend plus c'est grave. Donc, c'est bon signe d'attendre. #philosophe


20h20 : 2ème avancée
A peine plus de 1h30 plus tard, une autre dame vient nous voir.
- Vous pouvez passer dans la salle de consultation.
Nous nous exécutons, le soulagement domine.



20h50 : 3ème avancée
Une toute petite demi-heure après, l'interne arrive enfin. Consultation rapide.
- Je reboucle avec mes collègues mais on va probablement plâtrer.
- On reste dans la salle ?
- Non, vous pouvez retourner attendre dans le couloir

N1 fulmine. Sa petite sœur, experte en plâtre, lui explique calmement comment ça se pose.

20h55 : la faim
Avec N2, nous partons chercher un truc à manger. On est dimanche, la solution c'est le distributeur. Notre automate ne prend que les pièces. La carte bancaire et les billets, c'est surfait.
Mon restant de monnaie ne nous autorise qu'un kit-kat, que nos deux héroïnes se partageront et dégusteront l'air triste telles des candidates de Koh Lanta en déroute.

21h50 : la fin
- Vous pouvez retourner dans la salle de plâtre
- Merci
- Bon finalement, on ne plâtre pas
- Ah ?
- je vous fais des ordonnances et vous pouvez partir.

22h15 : stratégie
7,60€ de parking (par CB) plus tard, nous voici dans la voiture pour préparer une organisation de semaine à béquille et, bien plus important, prévoir le repas du soir.
- Omelette ?
- Oeuf au plat, c'est plus rapide

22h50 : logistique du soir
Les œufs sur le plat cuisent. On teste et on règle les vieilles béquilles de Papa. On met les pyjamas.


23h10 : épilogue
Les filles se couchent. Il ne me reste plus qu'à gérer la communication et imprimer les images de N2 pour son exposé de lundi sur l'Inde. (Update : les images n'était pas les bonnes, j'ai réimprimé à 7h38 le lendemain)


Voilà. J'espère que vous avez passé un excellent dimanche vous aussi.

dimanche 30 septembre 2018

Reunions de rentrée


- Papa, c'est le papier pour la réunion de rentrée. Jeudi prochain et le prof de français a dit que ça allait durer une heure maximum.
- C'est sa première rentrée à lui ? Il est jeune ?
- Pourquoi tu dis ça ?

En matière de réunion de rentrée, j'en connais un rayon. Ce sont mes 17è et 18e cette année. Une demi-carrière d'instituteur de réunions de rentrée. Donc l'expédition en une heure, je reste particulièrement dubitatif.
Cette année, ça commence par numéro 1, en ce magnifique jeudi de septembre, qui nous donnerait presque envie de rejeter plus de CO2 dans l'air tellement la douceur automnale est agréable. Je décide donc évidemment d'y aller en voiture, le petit papier indiquant la possibilité de se garer dans la cour de l'école. Mais évidemment, le parking de fortune est plein, évidemment, je me vois contraint de me garer au bout du monde, et donc, évidemment je suis en retard. La prochaine fois je prendrai le bus, tant pis pour la douceur automnale.

Ceux qui suivent régulièrement ces lignes, et que j'embrasse, savent que numéro 1, c'est la 5è. 

La réunion est animée par le professeur principal, celui de français.  Bien vu de choisir celui censé s'exprimer le mieux, d'autant plus qu'il est interrompu toutes les 5 minutes par ses collègues venus présenter leurs matières respectives. Le rituel est bien calé. Ça frappe, la porte grince, le professeur dit "bonjour", évoque le programme, il dit au revoir, la porte grince, le professeur s'en va.
Pas grand chose à noter si ce n'est la ressemblance troublante entre le professeur de sport et le célèbre Herman de Qui-Est-Ce (voir illustration). Le plus difficile, en tant que parent, quand on observe une ressemblance ce de type, c'est de ne pas en parler aux enfants. Il faut préserver le professeur en question de rumeurs de collèges. Le contre exemple est mon Papa à moi qui appelait mon professeur d'histoire "La Castafiore". Mais c'est une autre histoire.


Le professeur de français a beaucoup de choses intéressantes à dire. Au delà du fait qu'il m'a toujours l'air de choisir la solution la plus simple et la moins fatigante pour lui, voici ce que j'ai retenu :
"La 5è est une classe pivot concernant la lecture, et particulièrement pour les garçons. C’est souvent l’année où ils perdent définitivement le contact avec elle pour se tourner vers les jeux vidéo. D’où son conseil : le goût de la lecture ne vient pas si on impose des classiques. Votre enfant aime les mangas, qu’il lise des mangas Votre enfant aime les BD, qu’il lise des BD. Votre enfant aime le foot, qu’il lise le l’Équipe. Le reste viendra. Cool , j'ai lu l’Équipe quand j'étais petit.

Pour lui, l’oral a une part importante. Il demande donc aux élèves de se forcer à participer et a même recadré une maman qui demandait de respecter la timidité de son enfant. Je suis resté longtemps un introverti pas très heureux de l'être, et j’apprécie qu’il pousse les élèves à en sortir.

Rien de plus à dire sur cette réunion de 5è, qui ne déborde que d'un quart d'heure. Des parents expérimentés et/ou fatigués, et donc pas de question inutile, merci à tous.

C'est dès le lendemain que l'institutrice nous accueille pour la réunion de rentrée de CM2. Elle est hyper enthousiaste la maîtresse, et nous rassure tout de suite. Ça ne va durer qu'une heure (décidément) : trente minutes pour la présentation de l'organisation de la classe et des programmes et trente minutes pour la présentation du voyage scolaire.
Je me marre déjà. Je les connais autour de moi, ça fait une semaine qu'elles les préparent leurs questions (désolé, ce sont toujours des mamans) .

Elle n'a pas l'air commode la maîtresse. Elle veut de l'écriture cursive, des dictées, des leçons apprises par cœur. Vraiment pas commode. Elle déroule son programme dans un silence religieux (1), ne débordant que de quelques minutes sur l'horaire indiqué, en raison des questions des deux mêmes pénibles qu'on se fade depuis le CP (2).  Non pas qu'elles s'intéressent plus que les autres, mais leurs demandes répétées font clairement apparaître qu'elles ne lisent pas les documents photocopiés dans la douleur par les enseignants à l'aide de leurs équipements vétustes.

 C'est donc enfin l'heure de la deuxième partie, le voyage scolaire. Elle n'est pas née de la dernière pluie la maîtresse, elle sait que ça inquiète les parents de voir leur progéniture partir loin dans un environnement hostile. Elle a donc préparé :
- une liste pour la valise d'une précision chirurgicale indiquant même le nombre de culottes à prévoir.
- un chronogramme du séjour à l'heure près.
Malgré ces détails travaillés, nous avons eu des questions structurantes. J'ai été assez distrait pendant ce moment, je lisais les documents, j'ai donc peut être retenu de travers.

Q : Ont-ils droits au téléphone ?
R : Oui, on va également leur laisser le téléphone la nuit, afin qu'ils puissent vous appeler si ils ont un problème. Nous on fait soirée tarot, donc on ne se déplace pas dans les chambres.

Q : Peuvent-ils emmener des médicaments dans les valises ?
R : Aucun problème, il faut juste penser à protéger les seringues pour ne pas qu'ils se blessent. Nous préconisons aussi qu'ils se fassent goûter les médicaments entre eux. Les voyages scolaires, c'est s'ouvrir à l'autre aussi.


20h25, fin des échanges. presque une demi-heure de rab.


La réunion de rentrée est définitivement une faille spatio-temporelle dans laquelle une heure dure beaucoup plus longtemps qu'une heure.



(1) J'imagine que cette expression vient du temps où les religions faisaient moins de bruit
(2) L'utilisation d'un terme argot est ici volontaire afin de marquer un certain agacement de l'auteur

vendredi 31 août 2018

Les Couettes de la dernière Rentrée

Quand la plus petite est dans les plus grandes, c'est que c'est bientôt la fin. Et ce matin, c'était ma dernière rentrée scolaire de primaire (enfin, j'espère).

Vous l'avez donc compris, ce matin, numéro 2 entrait au CM2.

Et même quand on bénéficie d'une solide expérience de la rentrée scolaire,  ce jour est générateur d'adrénaline pour tout le monde, particulièrement sur ce créneau de 7h à 8h, bien connu des parents pour ses surprises de dernières minutes en tout genre.

Et aujourd'hui, la surprise ne fut pas le bol renversé, le jean préféré mouillé dans le lave linge, ou la dispute pour la salle de bain. La surprise vint à 7h55, quelques secondes avant le départ. En effet, vu l'importance de l'événement, numéro 1, déchargée du stress de la rentrée et se pensant un 27 juillet avec une heure devant elle, avait entrepris de faire des nattes à l'héroïne du jour. La coiffure, c'est important pour la première impression de la rentrée. Et part sur les nattes, c'est la version longue de la coiffure.

7h55, donc.

- Vous êtes prêtes ?
- Presque

Je passe une tête et constate un truc qui ressemble à ça.



- Comment ça presque ?
- Oui, il reste une natte à faire, c'est presque fini
- ça fait 30 minutes que vous y êtes.  On n'a plus le temps, tu vires tout et tu lui fais un truc simple.

Bougonnements des deux.

- On fait quatre couettes alors.
- C'est long ?
- C'est plus long que deux couettes
- Alors deux couettes.
- On les fait dans la voiture ?
- Dans la voiture.

Les voici donc, déjà à l'arrache, à finir la coiffure dans la voiture. Le résultat est acceptable, nous nous présentons donc comme si de rien était, à l'heure, à l'école.


Bonjour aux parents. Bonjour aux copains. Le directeur fait l'appel. C'est à peu près aussi inaudible que les autres années. Et comme on n'entend pas bien, tout le monde parle en même temps  et on entend encore moins, forcément. Heureusement qu'on a vu la liste hier.

- Elle a pas de chance, elle a Madame R, la maitresse la plus sévère.

C'est amusant comme une malchance pour les enfants peut être considérée comme une énorme chance pour les parents. Ca me plait qu'elle soit sévère, la maitresse. Je laisse donc numéro 2, toute à sa joie de la reprise.

Retour dans la voiture avec numéro 1, à qui cette rentrée sans rentrer semble avoir bien plu.

- Et pour la 5è, je t'accompagne ou c'est la honte d'avoir les parents ?
- Tu m'accompagnes s'il te plait.

Chouette, une autre rentrée mardi.

mardi 21 août 2018

L'Abécédaire des Vacances (R-Z)



Suite et fin de l'Abécédaire des vacances racontées par les enfants.
Les parties 1 et 2 sont ici et .

R -Road Trip - 🚗
Les road trip, c'est génial. Cette année, Papa nous emmène en Allemagne. C'est une grosse organisation parce qu'il faut qu'on emmène un maximum de choses en un minimum de place. Papa emmène un covoitureur. Des fois c'est bien, des fois, c'est moins bien. Là, c'était compliqué, la dame ne parlait pas beaucoup.

S - Schumacher - 🏁
Comme on aime bien les voitures, Papa nous a emmené au circuit du Nurburgring. C'est pas facile à dire mais c'est hyper bien. Il a même un grand huit et un parc d'attraction à l'intérieur. On est monté dans la Ferrari de Schumacher, un pilote allemand super fort plus vieux que Papa.


T - Tard - 🌙
Les vacances, c'est se coucher plus tard. Enfin, c'est ce que Papa croit, car pendant l'année on rallume la lumière le soir. Mais chuuut !

U - U-bahn - 🚇
A Cologne, le métro, ils appellent ça U-Bahn. Il faut dire OU-Bahn sinon les Allemands ne comprennent pas. Quelle drôle de langue.

V - Valise - 🚗
Pour chaque vacances, on doit faire la valise. La valise, c'est souvent des problèmes. On doit penser à tout et même quand on a tout, il faut enlever des choses car on n'a pas assez de place. Quoi qu'on fasse, on se fait toujours gronder avec la valise de toute façon.




W - Wallonie - 🚗
On a passé une journée en Wallonie. La Wallonie c'est la partie de la Belgique dans laquelle on parle français avec un drôle d'accent. On a vu des ascenseurs à bateaux gigantesques et des jolies villes.

X - LuXembourg - 🚗
On est passé par le Luxembourg, c'est le nom du pays et d'une ville dans le pays. C'est pas très clair. On a fait des jolies photos avec les drapeaux européens à Schengen et un morceau d'un mur qui était à Berlin avant. Papa nous a dit que c'était important de garder ce morceau de mur, alors que lui quand il casse un mur, il amène les morceaux à la déchetterie.

Y - Yam - 🎳

Pendant l'année, Papa n'a pas trop de temps de jouer aux jeux de société. Il a toujours quelque chose à faire. Pour les vacances, on joue au Yam, au Monopoly et à la bonne paye. Papa dit que comme on n'apprend pas le capitalisme à l'école, alors il faut le faire à la maison.

Z - Zoo - 🐼
Il n'y a pas beaucoup de mots en Z. Même si on n'est pas allé au zoo, cette année, on aime bien alors on le met.




samedi 4 août 2018

L'Abécédaire des Vacances (I-Q)



Suite de l'Abécédaire des vacances racontées par les enfants.

Pour A à H, c'est par là
Ici, c'est I à Q.

 
I - Immatriculation -🚗
Les trajets en voiture des vacances, c'est parfois très long. Pour moins s'ennuyer, on regarde les départements et les pays sur les plaques d'immatriculation des voitures. On a aussi inventé un nouveau jeu : les matches de voitures. On compte les voitures de chaque marque pendant sur l'autoroute. On a remarqué de Renault gagne souvent en France. En Allemagne, c'est BMW. La variante avec les camions est très amusante aussi si on roule pendant la semaine.


J - Jardin -🏡
L'appartement n'a pas de jardin. Papa dit que c'est trop de travail pour le temps qu'on en profite car habite une région dans laquelle il ne fait pas toujours très beau. Alors on est contente de profiter du jardin de Mamie (et un peu de Papi aussi). On a même fait une boutique d'herboristerie.


K - Kayak - 🚢
En vacances, on s'enrichit avec de nouvelles activités : les tatouages, le kayak, le slackline, genre de funambule sur élastique. Et les animateurs de l'été sont plus rigolos que les maîtresses. C'est peut être parce qu'ils ont moins d'enfants à accompagner, pendant moins longtemps aussi.


L - Lecture - 📗📘📙
Pour nous, la sieste, c'est fini depuis longtemps. A la place, c'est le temps calme, un moment de lecture, pendant lequel on laisse les grands faire la sieste. C'est bizarre d'ailleurs, ils y vont sans qu'on leur dise à la sieste. Ils ont même l'air content d'y aller.


M - Manger - 🍪🍳
Manger et faire la cuisine, c'est notre truc. Et en vacances, on a beaucoup de temps pour faire la cuisine. Surtout des salades, il parait qu'il fait trop chaud pour le bœuf bourguignon. On essaye de s'appliquer mais à la fin, Papa n'est jamais vraiment content à cause de la cuisine en bazar.

N - Navigation - 💬
Pendant les vacances, on a la possibilité de découvrir plein de nouveaux endroits.  Papa, il est pas très fort en orientation.  Mais pour ça, on a le GPS. Les covoitureurs attendrait beaucoup plus longtemps sans le GPS à notre avis.

O - Orages - 🗲🗲
Pendant l'été, souvent des orages éclatent. Ça fait un peu peur, comme quand Papa n'est pas content. Ça fait beaucoup de bruit mais ça ne dure pas très longtemps. Et l'odeur de la pluie d'été, c'est très agréable.


P- Poubelles -⛟🚚
On sait pas trop si ça a quelque chose à voir avec les vacances mais on a vu un camion de poubelle en panne tiré par un énorme camion. C'était impressionnant. On tenait à vous le signaler.

Q - Quatre-heures - 🕓🕓
Ce qui est bien en vacances c'est qu'on peut goûter à 16h. Pendant l'année, on n'est pas encore sorti de l'école à cette heure. Papa, qui trouve toujours un truc à dire, ne comprend pas comment on peut sortir de table à 14h et avoir faim à 16h.  

mercredi 1 août 2018

L'Abécédaire des Vacances (A-H)

J'aime bien lire des abécédaires. Ce sont des petits paragraphes, ça se lit vite, c'est souvent amusant. Je me suis donc dit que ce serait une bonne idée d'en faire avec les vacances vues par les enfants.
On va se le faire en plusieurs parties car 26 lettres, c'est beaucoup et ce sont les vacances pour moi aussi.

Donc c'est parti pour A à H.

A - Automobile - 🚘
Pas de gare Montparnasse bloquée ou de grève Ryan Air. Les vacances pour nous, c'est la voiture, la liberté, le vent dans les cheveux. Depuis cette année, on a même le droit d'ouvrir les fenêtres de derrière toutes seules. On croit que Papa a autorisé ça à cause du Monsieur de BlaBlaCar qui ne sentait pas très bon. Il faisait vraiment une tête bizarre Papa quand le Monsieur était avec nous.

B - Baskets - 👟
En vacances, on préfère mettre nos tongs. On arrive même à courir super vite avec. Papa, il n'aime pas, il dit qu'on va tomber et qu'on va se faire mal. Il nous dit toujours de mettre nos baskets pour les visites et les jeux. Et puis il n'est jamais content, quand on met les baskets, il faut en plus qu'on fasse les lacets, sinon on risque encore de tomber. Bref, il est un peu pénible Papa avec les chaussures.

C - Crème Solaire - 🌞
Papa, si il ne met pas de crème solaire, il prend des coups de soleil. Et comme il n'aime pas la crème solaire, on ne  va pas trop au soleil dans l'après midi. On pense qu'il a raison car on a déjà eu des coups de soleil et ça fait assez mal quand même. On évite de trop se promener dehors entre midi et le goûter.

D - Devoirs de Vacances📓
Papa, il ne rigole pas avec les devoirs de vacances. Il essaye de nous faire croire que c'est pour jouer en les faisant sur ordinateur mais ce n'est pas amusant du tout. Dans devoirs de vacances il y a "vacances" quand même. Alors quand il oublie, on ne dit rien. Chut !!

E - Equipe de France ⚽⚽⚽
Pendant ces vacances, on a bien aimé la coupe du monde. Enfin, plutôt la fête après les matches pour agiter les drapeaux. Sinon pendant les matches, on s'ennuie un peu. Et puis on ne peut plus regarder les dessins animés. On était contentes que la France gagne. On n'a pas eu besoin de mettre le drapeau dans l'autre sens pour supporter les Pays Bas comme il y a 4 ans.

F - Feux d'artifice - 🎇🎆
On adore les feux d'artifices de l'été - Le 14 juillet, pour la fête nationale et des fois le 15 août au bord de la mer. C'est très joli toutes ces explosions mais ça fait un peu peur des fois. Papa nous dit aussi de nous boucher les oreilles à cause du bruit. Alors, on entend un petit peu la mer en même temps comme quand on a un coquillage collé à l'oreille.

G - Garage - 🚘
L'ancienne voiture de Papa est allée au garage sur une dépanneuse et n'est jamais revenue. A la place, on a récupéré une nouvelle voiture hyper belle. Malheureusement, elle ne faisait pas de froid (la climatisation, il parait). On est donc retourné au garage pour la faire réparer. Papa n'était pas très content et râlait un peu car c'est toujours quand il fait chaud qu'on a des problèmes de climatisation. Heureusement, tout était réparé quand on a eu le Monsieur de BlablaCar.

H - Heavy Metal - ♫🎜🎜
Dans la voiture, on aime bien écouter la musique de Papa. C'est du heavy metal et on fait tourner nos cheveux très vite. Pas trop longtemps car après on est malade et Papa est obligé de s'arrêter. Et on rigole quand Papa essaye de faire tourner ses cheveux aussi. Il n'a arrive pas bien car il n'en a pas beaucoup.

dimanche 15 juillet 2018

Des Devoirs de Vacances disruptifs

On ne va pas se mentir, le niveau moyen à l'école se dégrade à la vitesse de la lumière. Pas besoin de PISA pour voir que ça ne va pas. J'ai ma petite idée sur les causes (ce ne sont pas les enseignants)  mais là n'est pas l'objet de ce billet.

Un parent qui souhaite une instruction idéale pour son enfant doit donc encore plus qu'avant donner de sa personne. En attendant l'exfiltration vers l'étranger, la survie passe par compléter les programmes massacrés par les pédagogues (1). Et être disruptif comme disent de nos jours les politiques (surtout les moins disruptifs d'ailleurs).

Comme nous n'avons pas le temps pendant les périodes scolaires, la bonne période pour travailler calmement, c'est pendant les grandes vacances. Pour cela, plusieurs méthodes :

Les méthodes classiques
Si on a quelques deniers à y consacrer, il existe les cours particuliers, type Acadomia. J'y ai eu droit pour ma part au siècle dernier. Merci maman. Merci papa. Une remise à niveau à la Toussaint quand il ne fait pas beau, c'est pas rigolo mais c'est efficace.
De notre côté, nous avons la chance d'avoir une mamie qui a enseigné. On l'a embauchée pour le français. Lecture à voix haute, dictée, rédactions. Ça sent bon le tableau noir et la craie et c'est moins cher qu'Acadomia.
 

Les méthodes disruptives
En complément des méthodes classiques, nous utilisons les MOOC (Massive Open Online Course). Ça, c'est vraiment disruptif. Voici deux exemples.

Khan Academy
Depuis 4 ans, c'est le format d'apprentissage en ligne que nous utilisons le plus. Il est centré sur les maths, les sciences et l'informatique, de la maternelle à la terminale. Un système de badges gagnés permet aux enfants de conserver la motivation et aux adultes de suivre la progression. L'outil envoie même un petit mail hebdomadaire aux parents pour synthétiser la progression de la semaine. Big Brother is watching them.

Duolingo
Pour l'anglais, nous testons Duolingo depuis quelques jours. N1 et N2  ont bien accroché. Approche très ludique et complétée par des forums pour poser des questions. Le fait qu'elles aient débuté en même temps génère une belle émulation entre les deux.
Fonctionne aussi pour l'Allemand, l'Espagnol et moult autres langues.


Le programme
Pour que cela serve à quelque chose, l'outillage ne suffit pas. Un minimum de cadrage et d'organisation est nécessaire en sus. Mais nous ne sommes pas des brutes, voici un aperçu du programme quotidien :

Pour N1 (6è) : 
- Khan Academy (15')
- Duolingo (15')
- lire et comprendre une page d'anglais.

Pour N2 (CM1) : 
- Khan Academy (15')
- Duolingo (15')
- lire et résumer en 5 lignes une page de français


Voici pour nous.  Je suis preneur d'un retour sur les outils utilisés dans vos foyers respectifs. Soyons disruptif ensemble.



(1) J'avais dit que ce n'était pas l'objet du billet pourtant, mais c'est plus fort que moi




mardi 26 juin 2018

Un Pingouin au Hellfest, le Festival de l'Enfer

Ce week-end, Papa Pingouin était solo au Hellfest, au grand désespoir de nos deux héroïnes habituelles, restées sur la banquise.

Malgré mon appétence pour le heavy metal, il ne s’agissait que de mon premier Hellfest. J'y allais donc avec l'innocence et l'impatience de l'enfant qui découvre Disneyland, les yeux grands ouverts, s'arrêtant à chaque mètre. Et sans contestation possible, la magie de a opéré sur moi. 
Et je vais aussi tenter, grâce à ce voyage initiatique de trois jours en immersion dans la cuture Metal, de déconstruire avec vous quelques stéréotypes, solidement ancrés dans l'inconscient collectif. 

Le Hellfest, c'est une horde de Sauvage qui colonise le vignoble ligérien.
FAUX - 60 000 fous furieux en noir qui débarquent dans une ville de 18 000 habitants, ça peut impressionner la ménagère locale. Pourtant, le public métal, est d'une manière générale, de nature bienveillante. Très peu d'incidents sont à noter. Même dans une foule dense, les bousculades s'amortissent par des pardons, désolés, bisous voire câlins. 
Bien sûr, l'alcool peut rendre le métalleux un peu pénible sur la durée, mais ça reste bien en dessous des classiques voisins/tontons communistes/front national (rayez les mentions inutiles) que nous connaissons tous.


Le Hellfest, c'est toujours la même musique.
FAUX. Il existe bien plus variantes de métal musical que de métaux dans la classification périodique des éléments. Un bref coup d'oeil à la page wikipédia ad hoc suffit à s'en convaincre. Et c'est d'ailleurs LE sujet de conversation sur le site. Chacun ayant l'objectif de convaincre ses adversaires que son style est le meilleur avec des arguments massues du style :
- Le black-metal n'est joué que par des sourds
- T'écoutes du grindcore, tu comprends vraiment rien
- Encore un groupe de hard rock pour les vieux. Tu vas pas voir ça, j'espère ?
Le Hellfest,  c'est un aspirateur à subventions culturelles de plus
FAUX. Le festival est autofinancé sur fonds privés. Donc vous ne payez que si vous y allez. Et ça oblige les organisateurs à toujours innover et inviter les meilleurs pour conserver leur public. Si cela pouvait être la même chose pour l'art contemporain ....

Le Hellfest,  c'est un véritable parc d'attraction pour adulte
VRAI. Trois concerts en simultané seize heures par jour, c'est pas mal, mais ce n'est pas assez.  Grande roue, spectacles pyrotechniques et cracheurs de feu viennent compléter le programme. Il se passe donc toujours quelque chose. Observer le public est aussi divertissant que le reste.  L'innovation et l'originalité dans les tenues et accessoires ferait pâlir les plus grands stylistes. Les parents aussi pâliraient parfois, d'ailleurs.

Le Hellfest, C'est la fête de l'enfer et des rites sataniques.
VRAI/FAUX. Durant ces trois jours de festival, je n'ai vu aucun sacrifice, ni humains, ni animaux. Quelques vieux musiciens en souffrance l'auraient peut-être mérité mais nous y reviendrons cette semaine dans le récit des concerts. Bon d'accord, sur deux trois scènes, par ci, par là, on s'est trompé en montant des croix à l'envers. Mais nombre de groupes honorent les Dieux Nordiques.  Le métalleux n'est pas en effet pas du tout fermé aux religions polythéistes, à condition qu'elles soient amusantes et dansantes. Thor et Odin veillent sur nous. Et puis l'entrée est une cathédrale.


Nous sommes loin d'avoir balayé tous les sujets. Mais on ne va pas se mentir, le Hellfest, c'est aussi fatiguant. Et là je suis liquide. C'est ce qui arrive à un pingouin perdu dans les feux de l'enfer.